Charte

Réseau Bruxellois d’acteurs de prévention du surendettement
Charte constitutive:

Ce réseau est mis en place à l’initiative du « Groupe prévention » des services de médiations de dettes bruxellois dans le but d’élargir ses objectifs, d’étendre son action et de diversifier ses partenaires actifs au niveau de la prévention du surendettement.

FONDEMENTS

  1. Le réseau se donne comme fondement la pensée d’Axel Honneth, pour une vision alternative et critique de la problématique du surendettement au sein des enjeux de la société actuelle.

Vision basée sur le concept de reconnaissance pour faire face à la déshumanisation (réification) des membres de notre société qui sont confrontés à des mécanismes d’exclusion. Avec le souci du respect de la dignité humaine qui sous-tend l’action sociale.

Reconnaissance qui a trois dimensions, selon Honneth :

Une dimension affective : reconnaissance par l’amour, la convivialité, l’échange du vécu ;

Une dimension juridique : reconnaissance par la défense des droits de la personne et la facilitation de l’accès à ces droits ;

Une dimension citoyenne : reconnaissance par la prise de parole et l’action (politique, citoyenne) pour une place active dans la société.

  1. Il se fonde par ailleurs sur la conviction que la prévention doit se mettre en œuvre avec les personnes en situation de surendettement elles-mêmes, ou l’ayant été. Elles ont une expérience et des compétences qui seront reconnues et collectivisées pour construire de nouveaux outils de prévention. Réunir personnes concernées et professionnels rend la prévention plus adéquate. Les professionnels sont au service des personnes en difficultés.

Le réseau se rattache, de par son origine, à la pratique des « groupes de soutien pour personnes surendettées » telle qu’elle a été mise en place à l’initiative du groupe prévention, au sein du Centre d’appui bruxellois aux services de médiation de dettes. L’articulation entre ces groupes de soutien et le réseau est une priorité.

  1. Sachant que l’action individuelle existe déjà, même si elle est insuffisante, le réseau souhaite mettre l’accent sur l’action collective et communautaire. S’inspirant des principes de l’éducation populaire, c’est en groupe que les savoirs seront partagés et les réflexions élaborées, pour déboucher sur des actions qui visent à résoudre les problèmes :« seul on va plus vite, ensemble, on va plus loin. »
  2. Les actions iront dans le sens d’une plus grande justice sociale. Les réflexions qui les fonderont se feront à la lumière d’analyses critiques du fonctionnement de notre société. Il souhaite mettre l’accent sur les responsabilités collectives et sociétales du surendettement.

OBJET

  1. Le réseau met en place et développe des actions de prévention du surendettement à trois niveaux :

Niveau primaire, par l’information d’un public large sur les mécanismes du surendettement (crédit, fragilisation des droits sociaux, complexification des mécanismes de vie en société, …)

Niveau secondaire, par l’accompagnement des personnes financièrement fragilisées,

Niveau tertiaire, par le soutien des personnes en situation de surendettement qui risquent de rencontrer d’autres problématiques sociales ou de vivre le surendettement « à répétition ».

  1. Il initie la création d’outils pour accompagner les actions de prévention du surendettement.
  2. Il veille à l’articulation entre les personnes directement concernées au sein des diverses initiatives de terrain (comme les groupes de soutien) et les professionnels ou les acteurs sociaux ou associatifs.
  3. Il se définit comme observateur des composantes du surendettement. Il est porte-parole de ces observations auprès des acteurs sociaux et juridiques qui interviennent dans le traitement du problème. Il sensibilise tant ces acteurs que la société dans son ensemble aux réalités quotidiennes de la personne surendettée, au vécu de celle-ci et à la souffrance qu’entraîne le surendettement. Il propose des modifications aux mesures qui concernent le traitement amiable ou judiciaire du surendettement.
  4. Il assume également un plaidoyer auprès de décideurs judiciaires ou politiques.

FONCTIONNEMENT

Les règles de fonctionnement du réseau seront à définir de façon précise par un document annexe à cette charte après sa mise en place et la recherche de nouveaux partenaires.

Néanmoins cette charte pose les principes suivants :

Le réseau a pour rayon d’action le territoire de la région de Bruxelles-Capitale : ses actions seront ouvertes à l’ensemble des citoyens de ce territoire ;

Peuvent être membres : des institutions ou personnes physiques actives sur la problématique du surendettement, des personnes connaissant elle-même le surendettement ou y ayant été confrontées dans le passé.

Pour être membre, il faut en faire la demande, faire preuve de la volonté d’agir et souscrire à la présente charte

Le réseau fonctionne de manière démocratique : chaque personne ou institution présente dispose de la même voix aux décisions

Tout membre peut quitter le réseau quand il le souhaite.

Le réseau peut faire appel à des apports financiers extérieurs.  Dans ce cas, il confiera la gestion concrète de ces moyens aux institutions qui sont en position de les gérer (selon l’accessibilité aux subsides, notamment).  Néanmoins l’affectation et l’utilisation de ces fonds appartient au réseau et les décisions à ce niveau se prendront collectivement.  Il sera demandé aux partenaires qui géreraient des fonds du réseau de le faire soit sur un compte en banque qui y est réservé soit par une comptabilité analytique. Un membre qui gère un budget confié par le réseau s’engage à ne pas le quitter durant ce mandat.